Certains romans nous livrent, à travers une fiction, une histoire de vie. Fragment d’histoire qui pourrait être la mienne, la vôtre ou celle de n’importe qui. Avec Un été invincible, Alice Adams m’a fait ressentir cela et a su me conter une fiction qui m’a parlé.
Eva, Benedict, Lucien et Sylvie sont unis comme 4 doigts d’une main (dommage, il manquait un personnage pour utiliser parfaitement l’expression…). Amis depuis la faculté à Bristol, les années passent et les liens se tendent et distendent. Chacun suit sa propre voie et ses rêves. Cependant, la fougue de la jeunesse peut entraîner nombre de désillusions. A l’approche de la trentaine, leurs chemins sont amenés à se réunir à nouveau, en souvenir du passé et du bon vieux temps… Mais le passé est-il vraiment passé quand des liens si forts sont noués ?
« Etait-il possible d’avoir la nostalgie d’une chose avant même qu’elle ne soit terminée ? »
Comme je l’ai dit, ce roman, c’est une histoire de vie. En le lisant, vous repensez à toutes ces personnes dont vous avez été proches. Vous avez partagé des repas, des nuits, du bon temps. Il n’en reste que des souvenirs. Et aujourd’hui, chacun a tracé son propre chemin et vous n’êtes plus en contact. C’est arrivé à chacun d’entre nous, et, peut-être qu’en lisant ceci, vous avez des noms qui vous viennent en tête. C’est ce que j’ai ressenti… et je n’ai que 21 ans pourtant !
Alice Adams a choisi une structure risquée, à savoir des laps de temps plus ou moins longs qui s’écoulent entre chaque chapitre. Cela aurait pu empêcher un attachement aux personnages ou être bancal si l’exercice était mal exécuté. C’était sans compter sur le talent de l’auteure, qui a réalisé la tâche à merveille. Au final, cette structure permet de bien faire avancer l’histoire et les personnages chacun de leur côté, de rendre compte parfaitement des liens qui se font et se défont avec le temps. En bref, si ç’aurait pu être périlleux, l’auteure a évité tous les pièges de cette construction.
L’écriture d’Alice Adams est réellement immersive et permet de faire vivre l’histoire, de faire en sorte que l’intrigue suive son cours. Un sans faute pour un premier roman.